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Selon le témoignage de Lucienne Gosse et le document ci-contre qui est un rapport rédigé à posteriori, voici les circonstances de l'assassinat de René Gosse et de son fils Jean par les collaborationnistes du mouvement national antiterroriste et la Gestapo.

 

Le 21 décembre 1943,  vers 19 heures 15, deux hommes se présentèrent à la villa Bérangère à la Tronche, au domicile de  Monsieur le doyen René GOSSE. L'un était de très grande taille, blond, se tenant très droit, sachant à peine quelques mots de français qu'il prononçait avec un fort accent allemand.

Il aurait été identifié comme étant un dénommé GRITCH, chef du Garage  de la Gestapo à Lyon. Il portait une mitraillette dans le dos, dissimulée  sous son manteau.

     L'autre était français, de taille moyenne, brun, jeune, 25 ans, se présentant,  en indiquant "Police Allemande".

     Ils connaissaient la famille Gosse puisque, contournant la villa , ils s'étaient présentés à une porte située à la façade arrière qui était en effet l'entrée habituelle.

     Les deux collaborationnistes  emmenèrent le doyen en prétextant d'avoir à lui demander des renseignements, sans le bousculer, le rassurant même.

   

   Le même jour, vers 20 heures 45, deux hommes, qui semblaient être ceux qui étaient venus à la Villa Bérangère, se présentèrent 5 rue Palanka, au domicile de Maître Jean GOSSE, avocat, fils du Doyen et lui demandèrent de les suivre au prétexte de le confronter avec son père.

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     Le 22 décembre 1943 à 6 heures 30, la gendarmerie de Saint-Ismier fut avisée par un automobiliste de la découverte de deux cadavres. Les gendarmes trouvèrent à leur tour les deux dépouilles séparées d'environ cent mètres. Les corps furent identifiés comme :

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- celui de Maître Jean GOSSE au lieu dit "LE MANIVAL" commune de Saint-Ismier à l'intersection de la route nationale N°90 et du chemin communal du hameau de Boiraux.

- Celui de son père le doyen René GOSSE, au lieu dit "les EVEQUEAUX" commune de Montbonnot à l'intersection de la route nationale N°90 et du chemin du hameau de Boiraux.

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     Sur chaque corps avait été posé un papier portant l'inscription :

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                                "   TERREUR CONTRE TERREUR

CET HOMME PAIE DE SA VIE L'ASSASSINAT D'UN NATIONAL !!

VIVE LA F R A N C E

                                A bas GIRAUD

                                           DE GAULLE

COMITE NATIONAL ANTITERRORISTE

                    REGION DES ALPES

2.I.I2.43"

 

L'enquête de gendarmerie releva les éléments suivants :

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Le corps de M. le Doyen GOSSE portait la trace de trois balles, l'une entrée par la nuque, sortie par le front, les deux autres tirées dans le dos, sorties par la poitrine.

Des bruits de coups de feu avaient été entendus d'une ferme voisine la veille du soir, 21 décembre à 21 heures 45.

Le Corps de Maître Jean GOSSE portait la trace de deux balles, l'une entrée à la base de l’occipital sortie à la face, l'autre entrée à la fesse, sortie à l’ombilic.

     Des bruits de coups de feu avaient été entendus par des voisins du lieu du crime à 21 heures 30 le 21 décembre.

     

Par ailleurs, dans la nuit de 21 au 22 décembre, la police avait constatée la circulation de la voiture 1606 HK7 appartenant à un nommé MANTILLE qui l'avait achetée à un nommé ANDRIEUX, tous deux auxiliaires du Groupe d'Action du Parti Populaire Français.

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     Il se pourrait que le Doyen et Maître Jean GOSSE aient été d'abord amenés à un villa sise, 2 rue Charles Beaudelaire à Grenoble appartenant au Professeur DARDE-BORNOZ, et réquisitionnée depuis le 29 septembre 1943 par la police de sûreté allemande.

     Raoul BERTRAND, délégué aux Sociétés Secrètes à Grenoble, a déposé que le Lieutenant MORITZ brigade la S.D de Lyon était venu le 21 décembre 1943 à Grenoble pour diriger une opération qui ne peut être que l'assassinat de messieurs GOSSE.

 

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