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Suzanne Orts-Pic

Une femme engagée

En hommage à Suzanne Orts-Pic, pour son courage et sa dévotion, son engagement dans la Résistance qui permirent de rendre la France libre.

Lorsque la guerre éclate en 1939, Suzanne Orts-Pic n’est âgée que de 12 ans. Elle vit alors à Mâcon où elle a vécu toute sa petite enfance avec son frère Pierre-Rolland (que l’on prénomerra Rolland) de cinq ans son aîné, sa mère Suzanne Rolland et son père Honoré Pic. La jeune Suzanne ne mesure l’importance des événements que lors de l’offensive allemande en 1940.

Elle est alors envoyée dans les Pyrénées-Orientales chez ses grands-parents maternels où elle sera ensuite rejoint par sa mère, puis par son frère accompagné de quelques-uns de ses camarades.

Ses débuts dans la Résistance

Une semaine après la signature de l’armistice la famille Pic retourne vivre à Mâcon. Rolland, qui entre alors en Terminale souhaite, avec certains de ses camarades, s’opposer au régime vichyste. Pour cela il fait appel à Monsieur Franck Sequestra, professeur d’anglais au lycée Lamartine de la ville.

 

Le groupe qui se constitue grâce à ce dernier et se donne pour objectif de diffuser l’appel du Général de Gaulle. Suzanne est alors chargée de le reproduire grâce à une pâte gélatineuse qui lui permet de tirer une trentaine d’exemplaires. Ensuite elle distribue ces tracts gaullistes.

En Juillet et en Août 1940, le petit groupe de lycéens recueille les armes abandonnées afin de les cacher dans les sous-sols du lycée. L’autre partie des armes récupérées sera dissimulée dans les combles de la famille Orts, dont l’accès est camouflé par la chambre de Suzanne.

Son entrée dans le maquis de Beaubery

Suzanne suit toujours son frère et s’engage en 1943 comme agent de liaison dans le maquis de Beaubery situé dans la région de Charolles. Ainsi, elle fait entrer dans ce même maquis deux anciens camarades de son frère par l’intermédiaire du lieutenant Paul Meyer (dit « Robin »).

 

L'une de ses missions est de récupérer une enveloppe à destination de "Robin". Pour cela elle se rend également à bicyclette à Saint-Laurent-lès-Mâcon où elle doit rentrer dans une épicerie après s’être assurée que rien ne lui paraissait suspect. Là, on lui confie la dite enveloppe quelle remet à "Robin".

Lorsque le maquis se disperse à partir de fin novembre 1943, Rolland ayant été identifié par la Guestapo doit se cacher. Mais il ne peut pas abandonner sa sœur alors il la confie à un de ses camarades de combat, Guy de Swetschin dit « Le Vicomte ». Ce dernier également recherché par la Guestapo, entre dans le réseau Marco Polo.

Le réseau Marco Polo

Dans la perspective du débarquement allié prévu à partir de Pâques 1944, le réseau a pour mission de surveiller les allées et venues de troupes allemandes ainsi que leurs fortifications et leurs défenses présentent sur le littoral méditerranéen, puis d’en informer Londres.

 

Suzanne participe elle aussi à cette action comme agent de liaison. En mai 1944, elle doit emporter dans un petit sac des informations concernant la défense allemandes dans les Pyrénées-Orientales et notamment le plan de l’aéroport militaire de Perpignan alors aux mains des allemands.

Son arrestation

Le 21 mai 1944 tandis que Suzanne discute avec Guy et son cousin dans un appartement à Perpignan, quelqu’un frappe à la porte. Elle ouvre la porte sans même penser qu’il s’agissait de deux membres de la Gestapo venu les arrêter. Pendant qu’ils menottent Guy et son cousin, Suzanne en perd pas son rôle de résistante et cache avec sa valise les documents qu’elle avait récupéré dans la journée.

 

Seulement, les deux gestapistes ont repéré son geste et décident de l’embarquer elle aussi. Les trois résistants sont emmenés au siège de la Gestapo de Perpignan. En cas d’arrestation, ce qui luttent alors contre le régime nazi, en doivent rien avouer, en rien dévoiler sur leurs actions ni avec qui ils les effectuent. Cela Suzanne l’a bien compris et dès le premier interrogatoire, elle indique “Je en sais rien ; je suis amoureuse d’un garçon et je l’ai suivi.” Cependant les gestapistes refusent d’en rester là et la giflent à plusieurs reprises, mais il n’y a pas de quoi la faire lâcher.

 

Le soir venu, elle est conduite à la Citadelle où elle sera placée dans une cellule avec pour unique ameublement un rebord en béton qu’elle utilise pour tenter de dormir. Durant huit jours Suzanne conserve la même tactiques qui semble jouer en sa faveur malgré les interrogatoires éprouvants qui se succèdent. Après une semaine d’isolement, elle est placée dans une autre cellule où se trouvent plusieurs détenus. Elle sera par la suite confrontée avec sa mère. Le 5 juin 1944, les portes de leur cellule s’ouvre et l’on s'exclame “Préparez vous affaires ! Vous partez.”

Départ pour le camp de Neuebrem

Dans la cour de la Citadelle elle retrouve sa mère et Guy, son cousin ayant été relâché. Un SS fait monter les hommes puis les femmes prisonniers dans un camion. Suzanne en plus d’être la plus jeune est aussi la dernière à monter dans le camion et le SS en profite pour la frapper à coups de bottes.

 

Le camion rejoint la gare, où l’on fait descendre les hommes puis les femmes. Puis le SS sort Suzanne avec violence du véhicule. Les détenus montent dans un wagon. Quand arrive le tour de Suzanne celle-ci est à nouveau frappée par le SS qui s’acharnera sur elle jusqu’au départ du wagon.

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