René Gosse est né le 16 aout 1883, à Clermont L’Hérault, à quelques pas de notre lycée. Il grandit dans la rue Victor Hugo, à côté du l’ancien couvent dominicain qui deviendra donc le lycée, dont René Gosse sera un des premiers élèves, et qui portera son nom. Il y obtiendra le baccalauréat de philosophie et sciences mathématiques mention très bien à dix sept ans, puis fera trois ans études supérieures à Nîmes. Accepté à l’École Normale Supérieure en 1903, il ne l’intégrera qu’en 1904, après son service militaire. Ses études poussées l’amène à l’agrégation en 1907 (concours d’enseignement) 

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SA CARRIÈRE

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Malgré des capacités impressionnantes et la vision en lui d’un futur Prix Nobel de Mathématiques de la part de ses professeurs de la Sorbonne, il se dirige vers l’enseignement en province. Sa carrière le mènera à travers la France jusqu’a Grenoble, où il postulera pour devenir maitre conférencier après avoir réussi sa thèse en 1921. Il devient un professeur réputé en France et en Europe, et donne de nombreuses conférence, et l’Académie des Sciences lui attribuera le prix Carrière, plus haute distinction académique de sa discipline. Quelques années plus tard il sera élu doyen de la Faculté de Sciences de Grenoble en 1927 et accomplira beaucoup pour la Faculté, lui donnant une place de renom dans le domaine scientifique, et ouvrant la voie des sciences et de l’apprentissage à des élèves de plus en plus nombreux.  

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SON ENGAGEMENT POLITIQUE

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Cependant, au delà de sa carrière dans l’enseignement, son engagement politique est également très important dans la création du héros René Gosse. Il adhère à la SFIO  en 1905, et se positionnera solidement dans les différentes crises qu’il connaitra, toujours solidement ancré contre le fascisme et le nazisme d’entre deux guerres. 

En parlant d’entre deux guerres, parlons justement de son rôle pendant la première guerre mondiale avant de voir en quoi il contribuera au rôle qu’il jouera pendant la seconde guerre mondiale.

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LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

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Pendant la première guerre mondiale, René Gosse est envoyé au front, et blessé pendant la bataille de Marne (ce qui lui vaudra d’ailleurs la Croix de Guerre. Contraint à la convalescence dans plusieurs hôpitaux à travers la France, l’idée de rester les bras croisés lui parait impensable, et il s’investit alors, lors de son séjour à l’hôpital de Compiègne, à l’aviation et la défense terrestre, en communiquant avec une base aérienne située à côté. Cependant, sa hiérarchie ne le prenant pas au sérieux, il est blâmé et renvoyé au front à Verdun pendant quelques mois. 

C’est à ce moment là qu’il est appelé à enseigner la topographie à l’école de Fontainebleau, les généraux français se sentant menacé, s’entouraient alors d’intellectuels de renom pour organiser la riposte contre les offensives de l’Allemagne nazie. 

En 1917, il perfectionne ce qui était alors l’ancêtre de ce que nous connaissons sous le nom de RADAR, ce qui lui vaudra la Légion d’Honneur, et un rôle de scientifique très important pendant la seconde guerre mondiale. 

 

LA SECONDE GUERRE MONDIALE

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Il est mobilisé en 1939 en tant que scientifique, fort des découvertes faites pendant la première guerre mondiale, et il était bien plus qu’un simple soldat. En effet, il devient directeur d’un groupe de recherche scientifique rattaché à l’université de Grenoble.

Il soutient évidemment le Général De Gaulle après l’appel du 18 juin, mais se rend à Vichy pour l’élaboration de la liste des admis à l’école navale. Il est bien accueilli par le régime petainiste malgré ses convictions résolument gaulliste, tant ils reconnaissent ses talents de mathématicien. Sa surprise est donc d’autant plus grande après un accueil si chaleureux à Vichy, lorsqu’il se rend compte que tout ses titres, toutes ses fonctions lui ont été retirés par le régime de Vichy à cause de son appartenance politique. 

Il redevient un simple professeur. Il intègre alors les Forces Françaises Libres, et c’est le début de son engagement en tant que résistant.

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LA RÉSISTANCE

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René Gosse possède en effet une villa nommée « La Bérangère » en Isère, qui devient un haut lieu de résistance. Il s’y relayent des résistant qui s’y donnent rendez vous, et des juifs, cachés et en exil.

Il rentre officiellement dans la résistance en 1942, et intègre les réseaux de résistance Marco Polo et Jade Amicol, réseaux qu’intégraient de nombreuses personnalités intellectuelles, comme des hommes politiques et des professeurs. Après 1943 et la mise en place du service de travail obligatoire STO qui gonflera considérablement les rangs de la résistance, le travail de René Gosse consiste à rassembler les informations des différents mouvements de résistance, notamment celle des maquis.

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Malgré l’insistance de ses amis pendant les moments de lourdes représailles de la Gestapo, et l’arrestation de nombre de résistant, René Gosse refusera de quitter Grenoble et sa villa de La Tronche. Il est arrêté dans la nuit du 21 au 22 décembre 1943 avec son fils Jean, et seront fusillés cette nuit là, je vous invite d’ailleurs à écouter la fiction radiophonique ci dessus qui raconte en détails les circonstances de son arrestation. 

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De nombreux hommages lui seront rendus, et le Général de Gaulle lui décernera en 1945, à titre posthume la médaille de la Résistance.